Sénégal : interdiction des perruques et de la dépigmentation dans un secteur administratif
Le 14 juillet 2025, une note de service émise par la direction du Grand Théâtre national de Dakar a interdit à son personnel le port de perruques, de greffages et la pratique de la dépigmentation. Cette décision, visant à « préserver l’image de marque de l’institution culturelle » et à promouvoir les valeurs panafricaines, a rapidement suscité des réactions contrastées au sein de la société sénégalaise.

La décision a été motivée par le souhait de refléter une identité africaine authentique au sein du Grand Théâtre, considéré comme un symbole culturel national. Cependant, cette interdiction a été rapidement annulée, suscitant des critiques sur la gestion de l’image publique et la cohérence des politiques institutionnelles.
Parallèlement, la pratique de la dépigmentation reste un sujet préoccupant au Sénégal. Malgré les risques sanitaires associés, tels que l’hypertension, le diabète et les cancers de la peau, ces produits restent populaires. Des dermatologues, comme le professeur Fatimata Ly, appellent à une interdiction stricte de la commercialisation de ces produits pour protéger la santé publique.
Le gouvernement sénégalais a déjà interdit la publicité audiovisuelle pour les produits de dépigmentation, rappelant aux médias leur obligation de respecter cette réglementation. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à promouvoir une esthétique africaine authentique et à lutter contre les standards de beauté imposés par des influences extérieures.
Des pays voisins, comme la Côte d’Ivoire, ont également pris des mesures similaires en interdisant les produits de dépigmentation contenant des substances dangereuses, telles que l’hydroquinone au-delà de 2 %.
Ces actions reflètent une volonté croissante en Afrique de valoriser les identités culturelles locales et de protéger la santé des citoyens contre des pratiques esthétiques potentiellement nocives. Le débat sur l’équilibre entre liberté individuelle et promotion des valeurs culturelles nationales reste cependant ouvert
