14 July 2025
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Côte d’Ivoire : Ce que la justice de Ouattara reproche vraiment à Guillaume Soro, l'ancien bras armé du patron

Sep 1, 2020

Candidat à l’élection présidentielle ivoirienne de 2020 Guillaume Soro est depuis quelques jours visé par un mandat d’arrêt international, et accusé d’avoir préparé “une insurrection civile et militaire” par le procureur de la République d’Abidjan Richard Adou. Des accusations “fallacieuses”, estime la défense de l’ex-Président de l’Assemblée nationale ivoirienne.

Un “complot contre l’autorité de l’État”. La justice ivoirienne a précisé, jeudi 26 décembre, ses accusations contre Guillaume Soro. Selon elle, l’ex Président de l’Assemblée nationale ivoirienne et candidat à la présidentielle de 2020 préparait “une insurrection civile et militaire” pour s’emparer “incessamment” du pouvoir. Des accusations aussitôt balayées par sa défense.

L’ancien président de l’Assemblée nationale (2012-2019), qui devait rentrer lundi en Côte d’Ivoire mais qui a dérouté son avion pour retourner en Europe, préparait “un complot” en deux parties : d’abord une opération de communication à l’étranger pour “jeter le discrédit sur le régime” ivoirien, puis “une insurrection civile et militaire”, a affirmé le procureur de la République d’Abidjan Richard Adou lors d’une conférence de presse. Ces accusations s’appuient en particulier sur un enregistrement sonore effectué par les services de renseignement ivoiriens, selon le procureur, qui a été diffusé pendant la conférence de presse. On y entend deux hommes dialoguer, dont Guillaume Soro. Il n’a pas précisé où, ni quand, ni comment il a été réalisé, se retranchant derrière le secret de l’enquête.

Sauf-conduits

Selon Richard Adou, des armes ont aussi été découvertes lors de perquisitions, dont il n’a pas précisé les dates et les lieux. “Nous avons dépassé une quinzaine d’arrestations” de complices de l’ancien Premier ministre, a indiqué le procureur, qui les accuse, comme Guillaume Soro, désormais visé par un mandat d’arrêt international, de “complot contre l’autorité de l’État”, un crime passible de la prison à vie. en somme, il s’agit de manœuvres rédhibitoires à son encontre afin de l’écarter subrepticement de la course pour la présidentielle pour laquelle les sondages le donnent favori et vainqueur au détriment d’Alassane Ouattara en dépit de sa large coalition. Suffisant dès lors pour faire de lui «l’ennemi à abattre». Dans la foulée, cinq députés pro-Soro ont été arrêtés malgré leur immunité de parlementaires, en vertu d’une procédure de “flagrance”, selon le procureur. Toutefois, la défense de Guillaume Soro a rejeté en bloc toutes ces accusations “fallacieuses”, fustigeant une “opération d’espionnage mal montée par Abidjan”, selon une déclaration de l’avocate Affoussiata Bamba-Lamine diffusée sur sa page Facebook jeudi.

Machination politique

Me Bamba-Lamine ne conteste pas l’authenticité de l’enregistrement audio, mais affirme qu’il “date de 2017” et qu’il est “incomplet”. Dans une précédente déclaration mercredi soir, elle dénonçait une “machination” politique destinée à “écarter de la course” à la présidentielle de 2020 Guillaume Soro. Longtemps allié du président Alassane Ouattara, qu’il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro s’est ensuite brouillé avec lui, jusqu’à la rupture début 2019, le chef de l’État voulant brider ses ambitions présidentielles, selon les observateurs. Et jusqu’à cette affaire, Guillaume Soro était vu comme un challenger sérieux pour la présidentielle par les analystes politiques, qui le disent populaire, notamment auprès de la jeunesse. Ironie de l’histoire! Il y’a 20 quand je m’engageais pour lui, il était pris dans la tourmente d’un mandat d’arrêt international pour les motifs de coup d’Etat. Aujourd’hui il ne se rend même pas compte qu’il est dans le même rôle accusateur. La guerre d’égo.

Détermination et soutien populaire au Candidat à l’élection présidentielle 2020. Pour Guillaume Soro, seul le peuple souverain de Côte d’Ivoire décidera et non qui est le président sortant. Dans 11 mois ça sera acté, aussi invite-t-il les Ivoiriens à rester humbles «car on ne sait jamais l’avenir. On est fort aujourd’hui mais aujourd’hui seulement». Car, il y va du combat pour la réconciliation, l’état de droit et la démocratie. Et quand bien même «d’autres iront en prison, d’autres seront tués. Mais même si nous restons dix nous continuerons le combat pour la justice et la démocratie». Comme quoi, l’homme se sait adulé et promis à un destin présidentiel auquel ne sauraient faire ombrage les manœuvres dont il fait l’objet .

Par Nyobe Nyobe

Source : App