La question d’égalité et d’inégalité entre femmes et hommes fait encore échos dans nos villes et pays jusqu’à nos jours. Pourtant, on pourrait croire que ce n’est que de l’histoire ancienne, datant de bien longtemps. Au Cameroun, l’existence de ce phénomène est bel et bien encore réelle. Cela est perceptible à travers les résultats des enquêtes menées par les bénéficiaires du programme Medialab Pour Elles. Des résultats présentés ce mardi 15 Février 2022, lors d’un déjeuner organisé à l’Hotel Bano Palace de Douala.
Medialab pour Elles, c’est quoi ?
Ce qu’il faut retenir c’est que Medialab Pour Elles est un projet de l’agence Française CFI Médias ayant pour but de permettre aux journalistes et médias d’être outillés pour récupérer, analyser et visualiser les données sur les questions liées au genre ou aux inégalités Hommes-Femmes. Le programme a été lancé dans quatre pays d’Afrique Francophones (Cameroun, Côte d’Ivoire, Madagascar, et Niger). Il bénéficie à cet effet de l’appui du réseau panafricain ‘‘Open Data Pour Elles’’. Le programme est financé par le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères. Au Cameroun, ils sont six journalistes à avoir bénéficié du programme et nous ont présenté ce 15 Février leurs rapports d’enquête.
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Déjeuner de presse et présentation des résultats
Dans un contexte camerounais marqué par de nombreux et divers événements depuis quelques années, ce travail mené par Medialab Pour Elles montre à quel point la question d’inégalité de genre est encore d’actualité et ceci dans plusieurs secteurs d’activités des 10 régions du Cameroun. Deux enquêtes ont été menées par 06 Journalistes dont 03 Femmes et 03 hommes divisés en deux groupes.
Chaque groupe avait un sujet bien précis sur lequel travailler. Avant le choix du sujet final, les membres de chaque groupe ont dû faire un tri sur un ensemble de sujets proposés par eux-mêmes pour garder le sujet qui ferait mieux ressortir la question du genre ou de l’inégalité entre hommes et femmes. A la fin, c’est donc deux thèmes bien parlant qui sont traités :
–Les femmes et Politique agricole Au Cameroun
-L’évolution des Politique publiques en faveur de la jeune fille dans les zones d’Education Prioritaire (ZEP).
Au cours du Déjeuner de presse, ces groupes ont donc présenté les rapports des deux enquêtes collaboratives. Ceux-ci traitant donc des inégalités hommes-femmes et qui ont duré 09 mois.
C’était donc l’occasion de sensibiliser sur plusieurs sujets :
-Les défis liés aux inégalités femmes-hommes au Cameroun.
-Sur les contraintes, défis et bénéfices du journalisme collaboratif.
-Sur les enjeux des données ouvertes dans le journalisme et l’action citoyenne
-Etc.
Autant de sujets. On retient donc après présentation des rapports que, malgré l’existence de plusieurs programmes et projets de développement dans le secteur agricole, il existe très peu de données sur la prise en compte du genre dans l’élaboration et la mise en œuvre des programmes agricoles. Aussi, on note que l’activité agricole des femmes se concentre autour de l’agriculture de subsistance. Effectivement, seulement 3% de ces femmes pratiques des cultures de rentes. Grâce à l’enquête menée dans les ZEP, on constate que dans certaines zones, l’éducation est plus réservée aux hommes qu’aux femmes.
Les étudiants en journalisme présents ce jour, les médias, les représentants des associations ou Open Data ont pu avoir plusieurs éclaircissements. Ce qui démontre à suffisance le bon travail réalisé par Medialab Pour Elles.
Paul Joel KAMTCHANG, Expert CFI et encadreur se dit satisfait du résultat des enquêtes. Pour lui :
« Les présentations par les binômes ont donné la pleine mesure de ce qu’ils connaissaient ou alors ils maitrisent bien ce qu’ils font et qu’ils ont été à la hauteur. Donc pour nous c’est une satisfaction totale et on souhaite juste que ça ne s’arrête pas là et que ça continue et qu’il ait une comme sorte de fait d’enchainement… ».
On doit donc s’attendre à l’avenir à d’autres enquêtes traitant de cette même question. Alexandra Tchuileu NGANGOM, Edmond William Fotso Fonkam, Marie Louise Mamgue, Ghislaine Deudjui, Emmanuel Batake et Yannick Assongmo ont donc du pain sur la planche. Tout est dit. La problématique du genre et d’inégalité doit cesser.