La preuve que l’Archevêque émérite de Douala décédé dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 avril 2021 à Douala n’était pas n’importe qui ? Manifestement, oui ! Car même après être passé de vie à trépas, le premier Cardinal d’Afrique Centrale et du Cameroun continue de fasciner du monde autant qu’il trouble le sommeil de beaucoup.
A l’instar de ce(tte) professionnel(le) de la santé (des sources parlent d’un infirmier qui explique avoir pris ces images pour prouver à sa conjointe qu’il était sur lieux, et d’autres d’une infirmière qui dit avoir voulu donner à son époux la preuve qu’elle était de garde cette nuit-là) qui est certainement en train de passer des moments pas du tout confortables dans les locaux de la police judiciaire à Yaoundé en attendant de savoir à quelle sauce du châtiment il sera cuit et mangé.
La cause? on lui reproche d’avoir diffusé (ou fait/laisser diffuser) sur les médias sociaux le film effectué par lui à l’aide d’un téléphone “androïd” de la dépouille du prélat.
Sur la vidéo de plus de 45 secondes que Horizon Camer a pu consulter sur la chaine Youtube de Regard Sur l’Afrique TV, on peut voir des infirmiers hébétés mais prenant sur eux pour garder leur sang-froid devant la dépouille mortuaire de l’immense homme dont l’œuvre socio-pastorale a en quelque sorte consacré l’immortalité dans les esprits de la plupart de ses contemporains.
Tandis qu’ils s’activent ainsi avec un courage louable, un de leurs collègues, celui-là qui veillait le cardinal pendant sa maladie, sans doute mû par un besoin de célébrité, faisait des films qui serviraient certainement de pièce à conviction de sa présence à un moment crucial de l’histoire…
A-t-il poussé le zèle plus loin en publiant le film ? La publication sur Youtube a-t-elle été faite à son insu ou indépendamment de sa volonté par une tierce personne ? Difficile à dire, mais toujours est-il que des voix se sont furieusement élevées depuis samedi 3 avril, date du décès de l’archevêque anticonformiste et défenseur des faibles, pour appeler à des sanctions exemplaires du coupable que des membres du clergé et des organisations de défense des droits de l’Homme accusent d’outrage à un mort ou à « l’intimité du défunt » et même de profanation.
« Dans ces moments de compassion, suite au décès du Cardinal Tumi, il est inacceptable que des images qui violent son intimité soient diffusées. Une investigation a été prescrite pour établir les responsabilités à cet effet. Nos sincères condoléances à l’Église Catholique. RIP », écrit sur twitter le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, qui a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête, comme l’avait souhaité l’ONG de défense des droits humains Mandela Center International.
Après avoir condamné avec la dernière énergie la diffusion sur les réseaux des derniers instants de l’ancien archevêque de Douala, Mandela Center International avait demandé l’arrestation immédiate de l’auteur du film et la fermeture instantanée de la clinique qui l’emploie. Des sources internes à l’église catholique ont même évoqué le licenciement de tout le personnel en service au moment de la survenue des faits.
Salvador Salifou Yessu