Ce 21 Janvier 2022 s’est tenue à l’institut français de Douala la cérémonie de présentation du prix international GERMAINE ACOGNY à la compagnie RACINES du Cameroun. C’est une compétition ayant pour but de faciliter le partage des connaissances, de valoriser la danse et la culture africaine. Cette année elle avait un autre goût. Avec à l’appui un thème permettant de mettre en valeur un groupe parfois oublié : les Handicapés. Danser les différences nous montre un autre monde, un monde d’une autre beauté.
Transcender son handicap
Le handicap aujourd’hui est considéré comme une fatalité par certaines personnes. La stigmatisation, la négligence, l’abandon des personnes handicapés est vraiment déplorable. Effectivement, ils sont nombreux à penser bizarrerement. À penser que la personne en situation de handicap devrait être écarté, mis à l’écart de tout. Ces handicapés eux même parfois n’arrivent pas à s’accepter, à accepter leur sort pourtant, c’est ce qui est et juste un miracle peut changer cela. Mais alors, certains s’acceptent comme tel et luttent pour la réalisation et accomplissement de leurs rêves. Qui a dit qu’un handicapé ne pouvait pas avoir de rêves, qu’il ne peut pas danser ? Qui a dit qu’un handicapé ne doit pas vivre comme une personne ordinaire ?
Eh bien personne. L’égalité des personnes, c’est à tous les niveaux. Un handicapé talentueux peut être épanouit dans la pratique d’une activité, il peut vivre pleinement son art. C’est en effet ce que Cédric NDJOCK et Christian ENYENGUE lauréats du prix international GERMAINE ACOGNY veulent faire comprendre. La compétition a été organisée par l’ONG DANSE L’AFRIQUE le 11 Novembre 2021 dans le cadre des 5e rencontres chorégraphiques d’Abidjan. Il était question lors de cette compétition de créer un duo comprenant un handicapé et un non-handicapé et de faire une vidéo dans laquelle ils dansent ensemble. Ceci pour montrer que le handicap ne doit en aucun cas être un frein ou un obstacle quelconque. Les deux jeunes camerounais sont sortis vainqueur avec leur pièce « TRANS-FUSION ». Un pièce dans laquelle, ils ont questionné l’état actuel de la danse.
Danser les différences,moyen de libération et d’épanouissement
Vainqueurs de ce prix international qui avait pour thème « Danser les Différences », les deux jeunes ont vraiment été très captivant dans leur pièce qui était le siège, la demeure d’un ensemble d’émotions. Face à la presse ce jour, nos jeunes lauréats ont déclaré être très heureux car cette récompense arrive malgré le fait que la famille n’est pas vraiment en accord avec leur objectif. Surtout la famille de Christian qui ne croit pas vraiment au chemin qu’il a choisi. Pour lui c’est sa « têtutesse » qui l’a permis de continuer et de remporter ce prix avec son ami Cédric. Aujourd’hui ils considèrent ce prix comme un « pass » qui permettra à Christian d’exercer son art et de prouver à sa famille que la danse c’est l’idéal pour lui.
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Il est à noter que le prix arrive au Cameroun avec le concours de Air Côte d’ivoire qui est un grand partenaire de l’événement pour ne pas dire ‘‘transporteur officiel’’. Pour la Compagnie, c’est un plaisir de lier leur image à ce type d’événement valorisant l’art et la culture.
Pour Dieudonné KOUADJO, représentant de Air Côte d’Ivoire en qualité de DG au Cameroun, ce qui motive sa compagnie à associer son image à ce genre d’événement culturel c’est que :
« L’art et la culture sont des éléments qui s’exportent assez facilement, qui représentent ce que nous prônons ou envisageons au niveau de Air Côte d’Ivoire c’est-à-dire une compagnie panafricaine qui transporte les Africains de l’Afrique du centre vers l’Afrique de l’Ouest vise versa »
déclarait-il.
Air Côte d’Ivoire est donc un autre support de taille pour l’art et la Culture Africaine.
Après ceci, après cette récompense à la compagnie Racines, nous espérons que l’handicapé se verra comme un membre à part entière de la société. Il peut tout faire s’il a la volonté bien-sûr. Un handicapé doit se sentir important autant qu’une personne non handicapée car les deux peuvent faire les mêmes choses. Nos deux lauréats après ce prix ne cesseront de travailler pour marquer les esprits de tous. Comme Christian Enyengue l’a dit :
«Il y’a des opportunités et c’est à nous de les saisir»
Ce qui veut dire que malgré son handicap, il sait ce qu’il doit faire, il doit travailler doublement et ne pas s’apitoyer sur son sort comme plusieurs autres personnes handicapées. En plus du trophée, nos deux lauréats bénéficient des résidences de création lors du festival un pas vers l’avant du 24 Août au 04 Septembre 2022 avec la chorégraphe Ange Aoussou et une résidence avec le chorégraphe Jean Louis Gadet à Abidjan. Voilà, c’est l’heure pour eux de se mettre doublement au boulot…