Au Cameroun, une opinion émise par un enseignant d’université, que l’on aurait pu simplement mettre sur le compte de ces incongruités dont sont coutumières les personnes inconséquentes ou ayant un penchant maladif pour la démesure – et passer aux choses plus importantes, puisque de toute façon il surgira toujours de nulle part ou du fond des enfers un hurluberlu pour prétexter un malaise quelconque et mettre le monde à feu et à sang -, a eu le don de cliver radicalement l’ensemble de la société, entre d’une part ceux qui crient sus à l’envahisseur venu d’ailleurs pour occuper par la ruse les terres que leurs ancêtres ont apportées du ciel à leur naissance… et les gouverner par le fait même, et ceux qui en revanche hurlent l’unité nationale à tout prix, prétextant leur bon droit républicain de s’installer partout sur le territoire national et exhibant la licéité de leurs acquisitions foncières, feignant d’ignorer complètement les ravages que causent au sein d’une société la possession monopolistique –des terres notamment- par les uns en raison de leurs avoirs financiers et le dénuement total des autres –généralement majoritaires- à cause de leur “démunition”.
Certes, au milieu des deux camps, il y a la troisième voie de ceux qui préconisent la nationalisation des terres, et son appropriation par l’Etat qui en deviendrait alors le seul distributeur ou plus exactement le bailleur, la notion de propriété foncière individuelle devant dès lors disparaitre. Mais l’expérience rébarbative de la corruption, de la concussion, et de l’injustice vécue dans un passé récent par les pays communistes (Chine, ex-Union Soviétique, Pologne, Albanie, Roumanie, ex-Tchécoslovaquie, Corée du Nord…), finalement arrimés à l’économie de marché et à la propriété individuelle après plusieurs décennies de pratique d’un système donnant la priorité à la communauté et non à un seul individu qui se sera révélé un véritable gâchis, leur fait craindre que le Cameroun qui n’est pas un modèle d’Etat où priment les notions de justice, de justice sociale, d’équité, de bonne gouvernance et de transparence, cette option ne s’assimile à l’ouverture de la boite de Pandore qui créerait plus de problème qu’elle n’en résoudrait.
Aussi est-on tenté de réfléchir véritablement à une troisième voie bis ou troisième voie ex aequo, qui serait en fait celle de la résignation à l’acceptation de l’autre par les deux premiers camps en raison de certaines considérations d’ordre sociologique ou tout simplement humaines. C’est de ce point de vue que l’opinion ci-dessous, émise sur sa page Facebook par le militant du RDPc Meka André Luther, quoique tenant de la lapalissade, mérite toute l’attention des Camerounais dont le vivre ensemble ne tient plus qu’à un fil, et laisse présager une catastrophe sinon supérieure en intensité, du moins semblable à celle vécue en ex-Yougoslavie dans les années 1990.
Ce que Meka André Luther pense du mot d’ordre si cher à Claude Abé, Dieudonné Essomba, Owona Nguini…
« Finalement si chacun rentre chez lui toutes les femmes en mariage dans d’autres contrées doivent quitter le mariage et rentrer chez elles, tous les enfants issus des mariages interculturels doivent suivre leurs pères et rentrer chez eux, tous les employés qui travaillent hors de leurs origines doivent quitter leur service et rentrer chez eux, tous les investisseurs qui ont installé des entreprises hors de leur terre d’origine doivent déterrer leurs entreprises et rentrer chez eux, même les tombes doivent être exhumées et rentrer chez elles chaque monument historique doit être implanté chez lui. Vous vous imaginez un tel scénario ? Une telle société est-elle possible dans une république. Les concepteurs de l’anomie, de la déchéance de la société, et du désordre social doivent être combattus avec la plus unis et indivisible. Pour une société d’ensemble et d’union nationale »
N.N.N.