L’argent n’a pas d’oreilles Et autres contes est un recueil de 10 contes écrit par Béatrice Mendo.
Il est publié aux éditions Adinkra et proposé au public au prix de 5 000 F cfa. Ce livre paraît après La vie se moque d’être aigre-douce sorti en 2014 chez l’Harmattan et Le sang de nos prières paru en 2018 chez Le lys bleu. L’auteure a également fait valoir sa plume dans l’ouvrage collectif La Violence n’est pas que physique chez Adinkra en 2021. Avec ses contes accessibles à tous par leur style, elle invite les lecteurs à se détacher du matériel et des ambitions personnelles pour s’attacher à la valeur humaine.
L’argent n’a pas d’oreilles peut être considéré comme une critique des vices de notre ère.
Il est possible de faire le parallèle avec des faits qui noircissent régulièrement l’actualité. Ainsi, le premier conte rappelle subtilement le sort réservé à ces personnes qui sacrifient leur proche pour de l’argent. À travers le parcours de Assouk Biyong, Béatrice Mendo rappel à l’ordre ces jeunes qui veulent aller plus vite que le temps. Dans « Les deux mangeurs de chauves-souris » (29), elle questionne la gourmandise de ces personnes capables de piétiner leur honneur pour des plaisirs charnels. Avec une délicatesse remarquable, elle fustige les détracteurs de la différence dans « La valse des orteils » (95).
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Toutefois, Béatrice Mendo prend des formes variées pour faire passer des leçons à la jeunesse.
Elle est la conscience de l’homme paresseux qui profite des efforts des autres via « Celui que la paresse a enterré » (43). Avec la mésaventure de Kankroh, elle est ce pantalon qui explique l’importance d’assumer sa propre identité sans chercher à copier celle des autres. C’est approximativement le même message dans « Le boubou neuf » (87). Le lecteur y est invité à prendre soin de ses avoirs au lieu de jeter son dévolu sur ceux des autres. Elle est aussi le « marteau qui passe, et repasse, encore et encore » (86) lorsqu’un clou dépasse. Autrement dit, elle conseille aux citoyens de respecter l’ordre établi lorsque celui-ci est favorable à la paix.
Le recueil de Béatrice Mendo est surtout la victoire de la vertu sur le vice. On l’observe à travers le sort réservé à la « femme dont la bouche débitait autant de médisances que les grains de riz dans une calebasse de fêter » (61). Elle est encore plus palpable dans « Le colosse qui était mort de rire » (69). Ceci se traduit par le fait que le rire l’emporte sur la froideur. Ainsi, tel un hymne, L’argent n’a pas d’oreilles Et autres contes scande le bien en réprimant le mal.