Le président Faure Gnassingbé a promulgué la nouvelle Constitution controversée qui élimine l’élection présidentielle au Togo. Cette promulgation, qui a eu lieu le lundi 6 mai, marque l’adoption d’un régime parlementaire dans le pays, avec un président de la République et un président du conseil des ministres élus par les députés. Il est prévu que le président du conseil des ministres détient la réalité du pouvoir.
Actuellement, aucun calendrier électoral n’a été communiqué. L’entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale et du Sénat est nécessaire avant de fixer la date des élections présidentielles et du président du conseil des ministres. Aucun nom n’est encore avancé pour occuper le poste de président de la République, mais il est largement supposé que l’actuel chef de l’État, Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, pourrait devenir le président du conseil, le véritable détenteur du pouvoir exécutif.
Au sein de la société civile, des voix s’élèvent pour questionner la suite du processus et exprimer leur désapprobation à l’égard de la promulgation de la nouvelle loi. Claude Amegan, président du CACIT, le collectif des associations contre l’impunité au Togo, estime que les conditions dans lesquelles la loi a été votée ne respectent pas les prescriptions de la Constitution et que la Cour constitutionnelle devrait se prononcer sur les irrégularités évoquées. Malheureusement, la Cour constitutionnelle n’a pas donné son avis sur la question.
De son côté, le professeur David Dosseh, du Front citoyen Togo Debout, compte lutter contre la nouvelle Constitution, considérant le processus comme une forfaiture, une machination contre le peuple togolais. Ces voix de désapprobation s’ajoutent à celles de l’opposition politique, tandis que le parti au pouvoir célèbre une double victoire avec les élections législatives et régionales, ainsi que la promulgation de la nouvelle loi fondamentale.