Une nouvelle loi récemment adoptée au Cameroun a apporté des changements significatifs dans le domaine de l’enregistrement des actes d’état civil, notamment en reconnaissant la dot comme une valeur juridique. Cette loi, publiée sur le site de la Présidence de la République, établit que le mariage coutumier, qui inclut la dot, est désormais reconnu au même titre que le mariage civil. Cela représente un pas en avant dans la reconnaissance des traditions culturelles africaines, tout en intégrant ces pratiques dans le cadre légal du pays.
Pour que ce mariage coutumier soit légalisé, il doit être déclaré auprès de l’officier d’état civil compétent, qui peut se situer au lieu de naissance, de résidence des époux, ou au lieu où la célébration a eu lieu. Une fois la déclaration faite, un délai de 30 jours est accordé pendant lequel aucune opposition ne doit être formulée. Si ce délai expire sans contestation, le mariage est alors transcrit dans le registre d’état civil, avec une mention en marge des actes de mariage ou de naissance des époux concernés. Cette procédure renforce la légitimité des unions coutumières et leur intégration dans le système juridique.
Cette avancée est perçue comme un pas important vers la préservation des valeurs culturelles africaines et souligne l’engagement du gouvernement envers les traditions locales. Elle est également saluée comme une réponse au phénomène croissant du concubinage prolongé, qui est considéré comme un fléau sociétal. Les Afrocentristes et les partisans des traditions kamites espèrent que cette initiative incitera le Président Paul Biya à légiférer également sur les cultes traditionnels authentiques, afin de renforcer davantage la protection des pratiques culturelles.
Il est essentiel de souligner que cette législation sur le mariage traditionnel ouvre également la voie à des questions d’héritage successoral. En effet, les enfants nés sous le régime de la dot bénéficieront de droits successoraux, ce qui est crucial pour la reconnaissance de leur statut dans la société. Cette législation marque ainsi une étape significative dans l’évolution du droit de la famille au Cameroun, tout en mettant en lumière l’importance d’allier modernité et respect des traditions.