Le gouvernement rwandais a annoncé l’interdiction de 43 groupes religieux à travers le pays, effective à compter du 28 août. Cette décision fait suite à la fermeture de plus de 5 000 églises illégales il y a quelques semaines, accusées de ne pas se conformer aux normes légales requises et d’exposer la vie des fidèles à des risques inutiles.
Les autorités rwandaises ont affirmé qu’une évaluation en cours a révélé que les organisations religieuses concernées opéraient en violation des réglementations en vigueur. La plupart des groupes touchés appartiennent à des confessions pentecôtistes, notamment l’Église luthérienne, membre de la Fédération luthérienne mondiale.
Cette décision intervient dans un contexte de répression majeure contre les lieux de culte dans le pays. En 2018, les autorités rwandaises avaient déjà fermé plus de 700 églises qui fonctionnaient illégalement. Tous les prédicateurs étaient également tenus d’avoir une formation théologique avant d’ouvrir une église, conformément à la loi déterminant l’organisation et le fonctionnement des organisations religieuses dans le pays.
Le gouvernement avait donné cinq ans aux dirigeants de l’Église pour faire appliquer les normes juridiques nécessaires, ce que beaucoup n’auraient pas fait. Un grand nombre de Rwandais, soit environ 40 % de la population, appartiennent à l’Église catholique romaine. Cependant, le nombre d’églises pentecôtistes a augmenté ces dernières années dans de nombreuses régions du continent africain, la plupart étant dirigées par des prédicateurs charismatiques qui prêchent l’Évangile de la prospérité.
Toutefois, les autorités commencent à se méfier des intentions de certains groupes religieux. Le président rwandais Paul Kagame a suggéré que certains religieux, sous couvert de Dieu, manipulent et escroquent leurs fidèles. Il a également suggéré la nécessité d’introduire une taxe sur les collectes des églises.
Les autorités rwandaises ont déclaré que 59,3 % des plus de 13 000 églises inspectées fin juillet ont été fermées en raison de non-conformité. Les responsables des districts du Rwanda ont reçu une lettre publiée par le ministère des collectivités locales leur ordonnant de faire respecter la décision d’interdictions de certains groupes religieux.