Le quartier Ndogpassi III ( Théâtre source Didier Schaub ) a été, ce samedi 18 janvier 2025, la scène de la représentation théâtrale Échos d’espoir. Ce dernier est une initiative portée par le Service Civil pour la Paix de la GIZ au Cameroun. Cette pièce, fruit d’un travail collectif de jeunes issus de quatre régions du pays, a offert un témoignage puissant sur les réalités sociopolitiques, les luttes personnelles et les aspirations d’une jeunesse en quête de paix et d’avenir meilleur.
Il était 19h, ce samedi. Tout le quartier Ndogpassi III était réuni au théâtre source Didier Schaub. On aurait dit une réunion du quartier. Effectivement il s’agissait aussi d’une grande réunion du quartier en présence du chef et des élites de cette localité. Personne ne voulait rater ce grand moment. Grand de part la logistique déployée SCP-GIZ et Doul’art, grand de part la qualité et la quantité des invités.
Ndogpassi a la réputation d’être un quartier populeux, un quartier qui n’a pas souvent la possibilité de recevoir ce genre de prestation artistique.
Pendant l’installation de la scénographie, l’equipe de GIZ a tenue à expliquer brièvement le pourquoi et le comment de cet Échos d’Espoir. À 19:12, Nadège Ngouegni, médiatrice socioculturelle à doual’art et une des facilitatrices du processus qui a permis de monter ce magnifique spectacle, plante le décor et introduit de la plus belle des manières la pièce théâtrale ÉCHOS D’ESPOIR.
C’est sous des fortes acclamations puis un silence de plateau que les 21 jeunes acteurs se mettent en scène. La toute première prise de parole se fait depuis le public. Un monologue d’une voix féminine en anglais se fait attendre au loin. Tout le monde cherche cette personne du regard sans succès. Une fois son texte déclamé, un autre membre de l’équipe prend la parole en français, par la suite en anglais,…
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Ce qui retient l’attention est de savoir comment ils vont jouer à 21. Ils nous impressionnent en ce dissimulant dans le public, parmi les invités,… l’occupation de la scène était intéressante : dans le public et sur le podium. Pendant une heure de temps, les acteurs ont fait de l’art, du spectacle spectaculaire. Cette pièce était interactive avec une saveur de poésie, narration, lecture à haute voix, performance, comédie, chant, acapella… et danse patrimoine.
Comme à doual’art, le vendredi 17 janvier 2025, la représentation a été suivie d’un échange riche entre les auteurs, les spectateurs et les organisateurs. Ce moment de dialogue a permis d’approfondir les thèmes abordés dans la pièce, offrant un espace d’écoute et de réflexion collective. Les jeunes auteurs ont partagé leurs motivations, leurs expériences et leur vision d’un avenir plus inclusif et pacifique, suscitant des discussions constructives.
Trois thématiques puissantes
La pièce, intitulée Echos d’Espoir, repose sur trois thématiques majeures : la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la quête de paix intérieure, et les défis liés à la dépendance et au désespoir chez les jeunes. Ces sujets, abordés avec une profondeur remarquable, ont trouvé une résonance particulière auprès du public, oscillant entre émotion brute et réflexions profondes. Les comédiens, bien que jeunes, ont livré une performance captivante, soulignant avec authenticité les défis et les espoirs de leur génération.
Échos d’Espoir a rencontré son public. C’était une très bonne idée de faire jouer ce spectacle à Ndogpassi. Ce quartier est populeux et populaire. Il n’a pas l’habitude d’avoir ce style de manifestation. Taxé parfois de bidon ville, de quartier avec une jeunesse violente, sous-scolarisée, exposée à la drogue et la drogue,… sans espoir. Échos d’Espoir a permis aux jeunes de ce quartier d’apprendre d’avantage sur les thématiques développées, de renouer les liens de fraternité, d’animer le quartier,…
Échos d’Espoir a aussi fait intervenir les objectifs de développement durable. On peut énumérer : l’objectif 1- Éradication de la pauvreté, 2- lutte contre la faim, 5- Égalité entre sexes, 8- Accès à des emplois décents, 10- Réduction des inégalités, 11- Villes et communautés durable.
Cette initiative s’inscrit dans un programme plus vaste, lancé en décembre 2023 par la GIZ et ses partenaires (doual’art, Horizon Jeune et CHRDA), visant à promouvoir la santé mentale, l’autoréflexion et l’engagement civique à travers des approches créatives, la lutte contre la dépendance aux stupéfiants. Après Douala, le spectacle voyagera à Yaoundé, poursuivant sa mission de sensibilisation et de mobilisation.