Le président sortant de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé mercredi qu’il ne briguerait pas un second mandat à la tête du pays, contrairement à ce que certains attendaient. Cette décision est inattendue, car des mouvements de soutien à sa candidature s’étaient formés récemment.
M. Embalo, un général de réserve de 51 ans, a été élu en décembre 2019 et a pris ses fonctions en février 2020 pour un mandat de cinq ans. Cependant, son élection a été contestée par ses opposants, notamment Domingos Simoes Pereira, qui a toujours refusé de reconnaître la victoire de son adversaire.
Le président sortant a déclaré qu’il respectait les conseils de sa femme, qui lui avait demandé de ne pas se représenter. Il a également exprimé son opposition à ce que certains de ses rivaux, notamment M. Pereira, Nuno Gomes Nabiam et Braima Camara, lui succèdent. Il les a qualifiés de “bandits” et a affirmé qu’il ne serait pas remplacé par l’un d’eux.
La Guinée-Bissau est un pays d’Afrique de l’Ouest qui a connu une multitude de putschs et de tentatives de coup de force depuis son indépendance vis-à-vis du Portugal en 1974. Le pays s’est engagé sur la voie d’un retour à l’ordre constitutionnel en 2014, mais les turbulences politiques se sont poursuivies sous la présidence de M. Embalo.
Le pays est également l’un des plus pauvres au monde et est considéré comme l’un des plus gangrénés par la corruption. L’instabilité et la pauvreté favorisent les activités de narcotrafiquants, qui utilisent la situation géographique de la Guinée-Bissau pour faire transiter la cocaïne d’Amérique latine vers l’Europe, avec la complicité suspectée de cadres de l’armée et d’officiels.
La déclaration de M. Embalo a suscité des réactions mitigées dans le pays. Certains ont salué sa décision de ne pas se représenter, tandis que d’autres ont exprimé leur déception et leur inquiétude pour l’avenir du pays. La date de la prochaine présidentielle est toujours incertaine, et les tensions politiques restent vives en Guinée-Bissau.