Le gouvernement malgache a officiellement adopté un décret d’application imposant la castration chirurgicale pour les violeurs de mineurs, une mesure controversée qui a suscité des débats intenses sur l’île et au-delà. Cette décision fait de Madagascar l’un des rares pays au monde à autoriser cette pratique irréversible.
Le décret, pris en toute discrétion le 27 août, fixe les modalités d’application de la peine de castration chirurgicale, mais les détails restent flous. Les questions sur les praticiens ou les structures chargés d’effectuer cette intervention, les coûts et la priorisation des agresseurs soumis à cette peine restent en suspens.
La castration chirurgicale a été adoptée malgré les controverses et les critiques de nombreux experts et organisations internationales, qui l’estiment “cruelle”, “inhumaine” et “incompatible avec les normes internationales relatives aux droits humains”.
Les ONG de défense des victimes de viols et la Conférence des évêques de Madagascar s’étaient érigées contre cette loi, arguant qu’elle ne résout pas les problèmes de fond et qu’elle pourrait même aggraver la situation.
La cofondatrice du mouvement Women Break the Silence, Marie-Christina Kolo, a exprimé ses inquiétudes sur le manque de transparence et les ressources financières qui seront utilisées pour mettre en œuvre cette mesure, alors que les victimes ont déjà du mal à accéder à des soins psychologiques adéquats.
Les présumés coupables attendent leur peine dans les prisons malgaches, et tous les regards seront désormais portés sur les sentences prononcées. La mise en œuvre de cette mesure controversée sera étroitement surveillée.