Le football malien traverse une période difficile, et la tension est montée d’un cran avec la suspension du capitaine de la sélection nationale, Hamari Traoré. Cette sanction fait suite à une lettre ouverte publiée en juin par les joueurs de l’équipe nationale, dénonçant la mauvaise gestion du football malien par la Fédération malienne de football (Femafoot).
La lettre, adressée aux supporters, exprimait le ras-le-bol des joueurs face à l’absence de résultats, la gestion chaotique du sport par les dirigeants et le manque de professionnalisme généralisé. Les joueurs menaçaient même de boycotter la sélection si la situation ne changeait pas.
Hamari Traoré, joueur de la Real Sociedad en Liga espagnole, était l’un des signataires de cette lettre, qui a provoqué un véritable scandale au Mali. La commission disciplinaire de la Femafoot a convoqué Traoré, mais il n’a pas répondu à l’invitation.
Suite à cela, le comité exécutif de la Femafoot, réuni le 27 juin, a décidé de suspendre le joueur de toutes les sélections. La fédération accuse Traoré de “manquement à l’honneur et à la dignité, incitation et fronde contre l’équipe nationale et le football malien”. Cette suspension est “à titre conservatoire” et sera soumise à la commission de discipline pour une décision finale.
Cette crise intervient alors que le Mali, éliminé en quarts de finale de la CAN 2024, est actuellement quatrième du groupe I des qualifications pour le Mondial 2026 avec un bilan mitigé (une victoire, deux nuls et une défaite).
Le dernier match du Mali, un nul 0-0 contre Madagascar en juin, a été marqué par des problèmes logistiques et des tensions entre joueurs et dirigeants. Les joueurs sont arrivés en Afrique du Sud quelques heures seulement avant le match, après plusieurs reports de vol. L’entraîneur national Eric Sékou Chelle a été limogé le 13 juin dernier.
La suspension de Hamari Traoré et la réaction de la Femafoot montrent la profondeur de la crise au sein du football malien. Les tensions entre joueurs et dirigeants risquent de compliquer davantage la situation et d’entraver les performances de la sélection nationale.
Il reste à voir comment la Femafoot va gérer cette crise et si elle parviendra à rétablir la confiance entre les joueurs, les dirigeants et les supporters maliens.