Saviez-vous que la pièce théâtrale de l’oeuvre camerounaise ” trois prétendants un mari” d’Oyono Guillaume fut l’une des premières pièces jouées au centre culturel Français à Yaoundé (1961) ? Prenez place, la Rédaction vous propose un retour sur les traces de ce monument qui a bougé les lignes de la littérature locale.
Né le 02 Mars 1939 en Mvoutessi dans l’arrondissement de Zoétélé, région du Sud, c’est à l’âge de 05 ans que le dramaturge camerounais Guillaume Oyono Mbia commence ses études en langue Bulu dans son village. C’est dans un environnement stricte que celui ci passe son enfance. Après l’obtention de son CEPE en 1953 à l’école de la Mission Protestante de Metet, il arrête ses études secondaires en classe de 3e afin de bénéficier d’un séjour de 15 jours à Paris, après avoir remporté le concours inter-Etat Africains. C’est donc une carrière d’enseignant que Guillaume Oyono va épouser plutard. L’obtention de son GCE Advanced Level lui a permit de s’inscrire à l’université de Keele en 1965 et de décrocher avec bravoure le Bachelor of Arts Degree en 69. Il est sans doute l’un des plus grand dramaturge Camerounais depuis l’indépendance.
Un coup d’essai, coup de maître!
“Trois prétendants… Un mari” est le titre de sa première œuvre théâtrale écrite en 1963. En effet, classée aujourd’hui dans la catégorie des grands classiques de la littérature camerounaise, ce chef d’œuvre a rencontré un franc succès et à même été édité en une vingtaine de langue entre 1964 et 2011. Comme il est malicieusement mentionné dans sa préface de 1968, à la base l’auteur écrivait ce livre dans le but spécifique de distraire ses << camarades de la Libamba, le soir>> et de manifester par la même occasion sa gratitude envers ceux d’entre eux qui l’aidaient à faire ses devoirs en mathématiques. Cependant force a été de constater que la pièce a largement dépassé les objectifs du départ.
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Certes de part son rythme effréné, la drôlerie de ses répliques et de ses situations, elle parvient à distraire, mais au delà de l’aspect distractif, la pièce renferme un message profond. D’une façon générale ” Trois prétendants…Un mari”, rend compte du contexte et des aléas socio-politiques qui préconisaient à cette époque notamment: le manque de liberté et de pouvoir de décision dans une société patriarcale, la soif effrénée du gain, des honneurs. Sans oublier l’influence nocive des charlatans profitant du malheur de la population pour la manipuler….
Des thématiques atemporelles qui ont réussi à garantir le succès de génération en génération, car elle continue d’être étudiée dans des écoles Camerounaises, mais aussi d’ailleurs.
Une pièce singulière au parcours histoire.
Cette pièce théâtrale fut la première publication de la maison d’édition CLÉ, en 1963. Toujours en se référant juste au premier livre du conteur Camerounais de regretté mémoire, Guillaume Oyono Mbia, plusieurs représentations ont eu lieu entre Paris, Marseille et Nantes. Plus le temps passait, encore plus elle était appréciée ainsi en 1970, la pièce a obtenu le prix El Hadj Ahmadou Ahidjo. Toutefois, il est important de noter que Guillaume Oyono Mbia a écrit plusieurs autre œuvres à l’instar de : ” Jusqu’à nouvel avis”, ” Notre fille ne se mariera pas”, Chronique de Mvoutessi…. Des propositions littéraires inédites qui lui permettront d’augmenter les trophées internationaux dans son palmarès