Au risque de se noyer Chapitre 4, Andréa nous emporte de nouveau. Elle qui nous a laissé dans le suspens dans le chapitre 3.
Découvrez le chapitre 1 et chapitre 2 ici.
Le taxi nous déposa devant son immeuble. J’eus de la peine à le faire sortir de la voiture pour le faire monter jusqu’à son appartement. Le chauffeur de taxi m’aida à le soutenir jusqu’à son entrée. Je le remerciai et il partit. Puis, Je couchai Damien sur le sol pour ouvrir sa porte. Je pris le trousseau des clés et commençai à les essayer. Je perdais patience lorsque j’entendis un bruit. C’était la bonne. J’ouvris donc la porte. Le portai comme je pus et pénétrai la pièce sombre avec lui.
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Une fois à l’intérieur, je le couchai sur le premier fauteuil que je vis. J’allai fermer la porte entrouverte derrière moi. Nous étions dans le noir. L’appartement était tout juste éclairé par la lueur de la lune. C’était spacieux, le salon, la salle à manger et la cuisine formant un ensemble. Quand on y était, à gauche c’était le salon où nous pouvions voir un long fauteuil qui pouvait accueillir au moins six personnes -c’était là qu’il était couché- et devant se trouvait une petite table basse en verre, sur laquelle étaient disposés quelques livres et journaux en désordre. Un écran plat géant était accroché en face.
A droite on pouvait apercevoir une petite salle à manger. Je ne saurais point donner de détail à cause de l’obscurité dans la pièce. Plus à droite, une petite cuisine se laissait dessiner. Au fond je remarquai une porte. Je décidai d’y aller, ça devait être sa chambre. Je pourrais bien y trouver de quoi le changer avec.
Arrivée dans sa chambre, toute aussi sombre que tout l’appartement, je sortis mon téléphone portable. Je brandis ma torche à la recherche de l’interrupteur. Je la repérai et appuyai dessus. Un débarras hors norme se présentait devant moi. Ça faisait combien de temps qu’il n’a rangé sa chambre lui ? Elle était dans un désordre énorme. Son lit, pas dressé, des habits, des livres qui jonchaient le sol, sa poubelle de chambre, pleine à ras bord de papiers froissés ; en gros une vraie porcherie. A se demander si c’était bien un homme qui dormait ici ou un animal.
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Je m’approchai de ce qui apparaissait comme étant une penderie pour récupérer un t-shirt. Une fois récupéré, je me dirigeai vers la porte de sa salle de bain qui était entrouverte. Je voulais prendre une serviette afin de le nettoyer. Je récupérai une serviette et me dirigeai vers le lavabo pour la mouiller. Mon regard tomba sur une lame de rasoir. Je ne me pose pas trop de questions. Je fis ce que j’avais à faire avant de retourner dans le salon. Une fois près de lui je me mis à chercher l’interrupteur pour avoir de l’éclairage. Ensuite, je le débarrassai de ce qu’il portait.
Au risque de se noyer Chapitre 4
Je commençai par son t-shirt. Il était plein de vomis. Au fur et à mesure que je le soulevais, je voyais se dessiner sur son corps des cicatrices, des coups de lames. J’enlevai le t-shirt en entier et je me mis à scruter ses blessures. Il avait de nombreuses cicatrices, sur les bras, sur les côtes, le torse, des petites entailles un peu partout. Et, Il y’en avait qui dataient de longtemps et il y’en avaient qui semblaient récentes. Il se mutilait.
Arrivée à cette conclusion, je comprenais mieux maintenant pourquoi il portait toujours des vêtements à longues manches, il se mutilait. Et la lame sur le lavabo, c’était sûrement elle son arme de crime. Et quand j’y pensais, je me rappelai des tâches rouges sur les rebords du lavabo, mais je n’y avais pas prêté attention. Son corps était recouvert de cicatrices. Je pris la serviette humide pour le nettoyer. Il gémissait lorsqu’elle effleurait certaines blessures, assurément les plus récentes.
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Qu’est-ce qui pouvait bien le pousser à s’infliger une telle chose ? Qu’est-ce qu’il avait bien pu vivre pour se retrouver dans un tel pétrin ? Je me le demandais silencieusement tout en continuant de le nettoyer. Une fois fini, je lui enfilai son t-shirt propre que j’avais récupéré plus tôt. Je m’assis près de lui, l’observant en silence. Tellement d’interrogations trottinaient dans ma tête à cet instant.
Ça devait faire près de trente minutes que je l’observais dormir paisiblement en me posant mille et une question. J’entendis toquer à la porte. J’allai regarder de qui il s’agissait, c’était Derek.
- Ah tu es là. Où sont les autres ? Lui demandai-je tandis qu’il entrait.
- Je leur ai dit que Damien a fait un malaise et que tu l’as raccompagné, mais que ce n’était rien de grave. Il s’est réveillé entre temps ?
- Non ! Dis-je simplement en l’observant s’approcher de son ami.
Au risque de se noyer Chapitre 4
Derek s’assis près de Damien et émit un grand soupir en se passant la main sur le visage. Alors d’autres questions me vinrent à l’esprit à cet instant. Est-ce que Derek savait pour ses blessures ? Et les autres ? Etaient-ils au courant de ce qu’il vivait ? Comment ne pouvaient-ils pas le savoir d’ailleurs ? Seraient-ils tous aveugles ou alors ils le faisaient exprès ? Moi, j’avais remarqué que quelque chose clochait dès le premier jour que je l’avais rencontré. Ils ne pouvaient pas dire qu’ils n’avaient rien vu pendant tout ce temps. Je l’observais encore quelque temps.
- Puisque tu es là je suppose que je vais y aller. Je dois prendre une douche avant de me coucher. Dis-je en remarquant l’état de mes vêtements.
- Oui c’est mieux. Merci beaucoup pour ton aide. Vraiment. Merci d’avoir pris soin de lui, encore une fois.
- Je t’en prie.
Je récupérai mon sac, portai mes talons. Il me raccompagna jusqu’à la porte.
- Dès que tu arrives fais-moi signe s’il te plaît. Et merci encore Andréa.
- D’accord.
Je lui fis un sourire avant de m’en aller.
Arrivée à la maison, je textai à Derek pour le rassurer. Je pris une bonne douche chaude pour me relaxer. Je me vêtis d’un simple débardeur blanc et d’un petit short gris. J’attachai mes cheveux avec un élastique. Je me couchai dans mon lit sans manquer de prendre mon livre Cher James ! De Marion BRS. Je commençai ma lecture, mais je n’étais pas vraiment concentrée. Je ne cessais pas de penser à ce que j’avais découvert ce soir sur Damien.
« Qu’as-tu bien pu vivre Damien ? ». Je m’endormis, épuisée, avec cette interrogation dans ma tête. Me disant que je ferai tout pour savoir ce qu’il avait et que je l’aiderai à s’en sortir.