
Faut-il parler de la loi des séries, c’est-à-dire « jamais deux sans trois » ? Difficile à dire, tant il ne faut pas vite aller en besogne, pas plus que nul ne souhaite que le ministère de Patrick Atchi s’achève sur le drame qui a clos ceux de Ahmadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko de regretté mémoire.
Toujours est-il que l’état de santé de celui qui a été nommé pour succéder à feu Ahmed Bakayoko décédé le 10 mars dernier est plus qu’inquiétant.
Certes Patrick Achi n’était pas bien portant au moment où le président Alassane Dramane Ouattara le nommait à la tête du gouvernement pour remplacer Bakayoko encore malade et sous soins en Allemagne. Mais les choses semblaient s’être améliorées, puisque après le décès de Bakayoko, ce plus que sexagénaire avait été confirmé à la primature.
Mais voilà Patrick Atchi, est à nouveau annoncé malade et hospitalisé en France.
Une situation qui relance le débat sur la situation existentielle décidément précaire des Premier ministres du président Ouattara depuis quelques temps.
Premier Ministre et candidat déclaré du RHDP à la présidentielle de 2020, Amadou Gon Coulibaly avait été emporté par la maladie le 8 juillet 2020 après avoir été hospitalisé quelques mois en… France. Sa mort avait permis au président Ouattara, en fin de mandat et ne pouvant nullement se représenter –conformément à la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiel pour un même individu-, d’user de contorsions juridiques pour solliciter un énième mandat. De mauvaises langues insinueront à ce propos que c’est Alassane Ouattara qui avait fait tuer son premier ministre pour s’offrir un troisième mandat prélude à la présidence à vie dans une Afrique francophone où les présidents trouvent inconcevables la notion même d’alternance. Amadou Gon sera remplacé à ce poste par le ministre de la Défense Hamed Bakayoko, qui, lui, mourra le 10 mars 2021 à l’âge de 56 ans après avoir été hospitalisé en France, puis en Allemagne. Patrick Achi, 65 ans, qui assurait son intérim du temps de son internement en Allemagne est désigné pour lui succéder. Alors que des voix continuent de s’élever pour dire que le président Ouattara aurait été mis au parfum d’une entreprise méphistophélique qui aurait conduit à l’empoisonnement du Premier ministre Bakayoko, les graves ennuis de santé de Atchi font craindre que les mêmes causes qui ont emporté ses deux derniers prédécesseurs produisent les mêmes effets.