Le maintien d’une activité physique est essentiel dans la gestion du mal de dos (lombalgie) chronique. Toutefois, l’efficacité ne semble pas la même chez tous les patients. Qui en bénéficie le plus ?
La lombalgie chronique désigne des douleurs dans le bas du dos (vertèbres lombaires) qui persistent pendant plus de trois mois, sans qu’aucune cause médicale ne soit identifiée (comme une fracture ou une hernie discale). Le retentissement sur la vie quotidienne – privée, sociale et professionnelle – peut être considérable et ceci pour au moins deux raisons : la douleur et la limitation fonctionnelle.
Douleur et limitations fonctionnelles
En cas de mal de dos, la tendance « naturelle » est au repos, et à tout le moins à réduire ses activités. C’est une mauvaise idée. L’immobilité peut être nécessaire durant la phase aiguë, celle qui dure quelques jours. Mais ensuite, il est indispensable d’essayer de reprendre une vie normale, de bouger. De très nombreuses études appuient cette recommandation, avec cependant une incertitude : à quels patients l’exercice bénéficie-t-il le plus, ou le moins ?
Une équipe canadienne (Dalhousie University) a entrepris d’apporter des éléments de réponse. Pour cela, elle a analysé et croisé les résultats d’une trentaine d’essais cliniques de haute qualité réalisés à travers le monde. Deux principaux critères ont été ciblés : la douleur et les limitations fonctionnelles.
Premier point et confirmation : par rapport à la sédentarité et aux soins « basiques », l’exercice physique contribue à réduire la douleur (- 10% en moyenne) et encore davantage la limitation fonctionnelle (- 23%, avec un bénéfice rapide). Les meilleurs résultats sont obtenus parmi les personnes qui ne sont pas confrontées à de fortes exigences physiques au travail, celles dont l’indice de masse corporelle (IMC) n’est pas supérieur à 30 (autrement dit, pas d’obésité) et parmi les patients qui prennent des antidouleurs pour soulager leur mal de dos.
Poursuivre une vie active
Ainsi que l’explique en substance le Journal international de médecine (JIM), « si l’exercice physique est essentiel pour une bonne récupération, il apparaît, et c’est logique, que solliciter en excès la zone lombaire soit néfaste, comme cela peut être le cas dans des métiers exigeant le port de charges lourdes ou avec beaucoup de mouvements répétitifs sollicitant le dos, ou pour les personnes en surpoids élevé ».
Quant aux antidouleurs, leur efficacité à moyen et à long terme sur la douleur lombaire n’est pas du tout démontrée, au contraire. Cependant, si on en croit cette méta-analyse, ces médicaments pourraient faciliter l’adhésion à un programme d’exercice, et surtout son respect. Ce qu’il faut retenir, c’est que la poursuite d’une vie active, complétée par une activité physique régulière et adaptée (vélo, natation, marche…), est l’une des clés permettant de surmonter les limitations associées à la lombalgie chronique.