Les opérations d’identification des abonnés à la téléphonie au Cameroun ne semblent pas se dérouler dans les normes. C’est que laisse entendre une lettre que le directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) vient d’adresser aux opérateurs en activité dans le pays.
« Il m’a été donné de constater que certains opérateurs n’utilisent pas le numéro unique règlementaire des cartes nationales d’identité (CNI) dans le cadre de la procédure d’identification des abonnés », écrit Philémon Zo’o Zame. Et le DG de l’ART de préciser que le numéro d’identifiant unique est celui à 17 chiffres se trouvant au verso de la CNI, et non celui à neuf chiffres qui, lui, est plutôt le numéro de série de la CNI.
Dans les milieux des télécoms, des sources soutiennent que ce rappel à l’ordre du régulateur pourrait donner lieu à une nouvelle campagne d’identification des abonnés à la téléphonie, les opérateurs désirant éviter la foudre de l’ART. Au premier trimestre 2019, par exemple, le régulateur des télécoms au Cameroun avait suspendu 73 000 numéros de téléphone non identifiés chez les opérateurs MTN, Orange et Nexttel.
Selon la réglementation en vigueur au Cameroun, tous les abonnés à la téléphonie doivent fournir une pièce d’identité valide pour bénéficier des services des opérateurs. Cette disposition règlementaire est intervenue dans un contexte marqué par des attentats perpétrés par la secte terroriste Boko Haram, au cours desquels les téléphones portables étaient mis à contribution pour déclencher les explosifs. Par ailleurs, avec la crise sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays, des ravisseurs utilisent le Mobile Money pour encaisser l’argent des rançons. L’identification des puces de téléphones est l’un des moyens permettant de suivre les traces de ces malfaiteurs. Elle regorge de ce fait un enjeu sécuritaire.
BRM