Salut, je suis Priscille, étudiante en master ressources humaines et âgée de 27 ans.
Je suis une jeune fille difficile des fois mais aussi douce, sinon la plupart des temps je traîne avec mon sourire et ma joie de vivre. Toutes mes connaissances disent que je suis folle, en fait j’ai toujours une réponse à tout et on ne s’ennuie presque jamais avec moi, surtout que j’ai tellement d’histoires drôles mais seulement il y en a une que très peu connaissent, elle est très loin d’être drôle. La voici…
Je vivais ma vie avec ses tournures parfois joviales, parfois tristes. Nous étions en 2017 quand j’ai commencé un stage dans une radio du pays. Et puis un matin étant dans le taxi pour le stage comme chaque matin, je me suis sentie bizarre j’ai commencé à penser à mon enfance. Le taxi m’a laissé à destination, ça m’a réveillé et là un truc c’est passé ! Net au portail je me suis arrêtée, j’étais comme clouée sur place pendant quelques secondes. Ces secondes ont permis que mon cerveau réveille les souvenirs de mon viol ( c’est ça qu’on appelle flashback n’est ce pas ?) Quand je me suis ressaisie, je me suis dirigé à la salle de rédaction, le nœud à la gorge. Ça a été un véritable combat contre moi-même que de m’empêcher de pleurer durant toute la journée. L’équipe des stagiaires a vite compris que je n’allais pas bien, quand on me demandait je disais le contraire en forçant un petit sourire. Ce jour, ma présentation de l’émission était hyper nulle, au débriefing j’ai refusé de parler, tout ce que je voulais c’était de finir enfin et aller dans un coin seule et pleurer .Mais l’encadreur m’a demandé de patienter, quand tout le monde est parti, il m’a demandé de me rapprocher de lui et lui dire ce qui n’allait pas. Il m’a demandé si c’était à la maison que J’avais des problèmes j’ai dit non, si c’était un garçon ou un enseignant qui me derangeait, toujours non. Au moment où j’ai voulu ouvrir la bouche pour lui raconter, j’ai éclaté en sanglots. Ça lui a fait de la peine, il m’a donné de l’eau à boire, quand je me suis calmé je lui ai tout déballé. Ça c’est passé quand je faisais la sil, j’avais cinq ans. C’était le fils de la voisine, un tonton qui m’aimait beaucoup et me gardait des sucreries tout le temps.Ma mère et ses frères étaient ses amis d’enfance. Moi aussi j’aimais être avec lui, il avait la télé dans sa chambre et son espace sentait très bon, il y avait aussi des peluches. Ça c’est donc passé l’un de ces jours où je suis allé le saluer, il m’a bien reçu, comme d’habitude j’ai humé le petit bocal qui parfumait la chambre (vous voyez ces petits bocaux désodorisants là nohr), après je me suis réveillé chez nous sans trop savoir comment et pourquoi, j’étais étrangement fatiguée, je suis allé faire pipi et ma petite soeur qui n’était pas loin m’a demandé pourquoi je pissais le sang. Je n’y ai pas prêté attention, je suis retourné me coucher. Quelques minutes après je vais encore faire pipi sauf que ma mère était à côté cette fois, vu que ma petite soeur lui avait dit. Là… C’est son cri qui m’a vraiment réveillé : QUI T’A FAIT ÇA ? TU ÉTAIS OÙ ? et elle a une fois commencé à me taper pour me forcer à parler. Ses cousins sont venus séparer (ma mère devait avoir 22 ans par là à l’époque, elle était très chaude côté violence). Quand j’ai dit que j’etais chez le tonton d’à côté, tout le monde s’est mis à courir pour y aller. Comme les maisons étaient collées, il a tout entendu et s’apprêtait à fuir et c’était le début d’une longue chasse à l’homme. Tout le quartier le cherchait. À partir d’ici je ne me rappelle plus très bien, je sais qu’on m’a emmené à l’hôpital. On m’a mis quelque chose dans le sexe, ça m’a fait mal, j’ai pleuré et je me suis endormie.
J’ai eu une enfance normale à mon avis, je ne me suis jamais rappelé de ça jusqu’à ce matin de 2017. Personne ne m’en a parlé jusqu’à aujourd’hui. J’ai demandé un jour à ma mère si on m’a violé quand j’étais petite, elle m’a dit non,quand je lui ai raconté ce dont je me souviens elle m’a dit de ne pas m’encombrer l’esprit, c’est du passé, il avait juste essayé mais heureusement on l’a attrapé.
Moi je suis convaincue que j’ai été violée parce que quelques années avant mon flashback, j’ai fait mon premier pcv, le médecin, croyant que j’etais déjà sexuellement active a pris l’appareil avec lequel on fait le prélèvement je lui ai demandé que c’était pour mettre où ? Il a rit et m’a expliqué, je lui ai dit que c’était trop gros que j’etais encore vierge, du coup il a mis son doigt( on était au quartier, il n’avait pas tout le matériel), j’ai pleuré ce jour pendant une heure de temps et je ne voulais plus le regarder. Avant de me donner rendez-vous pour les résultats, il m’a dit que je n’avais plus d’hymen, il m’a demandé si je faisais la gym à l’école je lui ai dit oui mais ce n’était pas le high level.
Mon hymen était allé où si je n’avais pas été violée ? Ou bien c’est le doigt du docteur qui l’a rompu ? Pourquoi j’ai oublié mon viol pendant tout ce temps? Est-ce normal? Des fois quand j’y pense je pleure, après je me demande pourquoi je pleure même pourtant je n’ai pas grandi avec ce souvenir. J’ai souvent envie de demander à mes grands parents mais je n’ose pas.
Je vis avec…