Suspendu par la FIFA, le patron de la CAF va pouvoir faire campagne pour sa réélection grâce à un jugement du Tribunal arbitral du sport.
Ahmad Ahmad a remis son costume de patron du football africain, au moins provisoirement. Lundi 1er février, le Malgache a été rétabli dans ses fonctions de président de la Confédération africaine de football (CAF) après une première victoire remportée face à la Fédération internationale de football (FIFA), et notamment son président Gianni Infantino.
Le dirigeant malgache de 61 ans, privé depuis novembre de toute activité liée au football pour une durée de cinq ans, notamment pour détournement de fonds et abus de pouvoir, avait interjeté appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). L’enjeu : obtenir de la juridiction suisse « un effet suspensif » de cette sanction, et ainsi pouvoir mener campagne en vue de sa réélection alors que la présidence de la CAF est remise en jeu le 12 mars. Le TAS, le 29 janvier, a donné partiellement raison à Ahmad, mettant en avant le risque de « dommage irréparable » pour lui si la sanction disciplinaire avait été maintenue.
L’affaire n’est pas encore terminée, puisque le TAS a également indiqué avoir mis en place une procédure accélérée pour le dossier d’Ahmad. Son cas devrait être examiné le 2 mars, dix jours seulement avant l’élection du président de la CAF, prévue à Rabat (Maroc). « Autrement dit, Ahmad Ahmad va pouvoir faire campagne normalement. Mais juste avant le 12 mars, on peut très bien lui signifier qu’il n’est plus éligible, résume un membre de la CAF. C’est tout de même un camouflet pour la FIFA, qui ne s’attendait sans doute pas à cela. »
Une campagne riche en rebondissements
Ahmad Ahmad devrait très rapidement quitter Madagascar pour mettre le cap sur le Cameroun, où tout le gratin du football africain se côtoie ces jours-ci à l’occasion du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) qui entre dans sa phase finale. Une enceinte idéale pour débuter officiellement sa campagne. « Il sera sur place le plus vite possible, afin notamment de rencontrer des présidents de fédérations et faire le point sur ses éventuels soutiens », affirme un proche du Malgache.
Cet ancien entraîneur de football et homme politique, à la tête de la CAF depuis 2017, avait annoncé fin octobre qu’il briguerait un deuxième mandat. Il pouvait à l’époque se targuer du soutien de quarante-six fédérations. Mais les derniers événements ont bouleversé la donne. Les quatorze fédérations d’Afrique australe, par exemple, ont choisi de soutenir le candidat sud-africain Patrice Motsepe, alors que plusieurs d’entre elles avaient initialement opté pour Ahmad. Mais « rien n’est figé », veut croire cette même source.
Il n’est pas anodin qu’Ahmad Ahmad revienne dans la course comme président de la CAF, après l’intérim assuré par le Congolais Constant Omari. « Cela peut lui permettre de faire revenir vers lui des soutiens qui, du fait de sa suspension, avaient choisi un autre candidat. Il a encore pas mal de partisans », remarque un dirigeant d’une fédération ouest-africaine. La fin de la campagne s’annonce encore riche en rebondissements.